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Le burn out n’est pas le signe que vous êtes inadapté.e.

Photo du rédacteur: Bénédicte SpanuBénédicte Spanu

C’est le signe que vous êtes arrivé.e au bout d’une logique de sur-adaptation.

Lorsqu’on traverse un burn out, on a très souvent le sentiment d’être inadapté.e.


Tout le monde autour de nous semble « parfaitement bien » s’en sortir, maîtriser les événements, la pression, les deadlines, les changements de dernière minute dans des agendas saturés, la surcharge mentale, … Alors que nous, un rien nous déborde, nous bouscule, réveille en nous des vagues d’émotions et d’angoisses qui deviennent progressivement ingérables.


Pire, personne ne semble remettre en cause ce mode de fonctionnement qui nous plonge, nous, dans une grande souffrance, une grande détresse. Tout le monde semble - je dis bien « semble », en apparence - trouver cela parfaitement normal ou s’y résigner : « c’est comme ça. ».


Quand tout crie, à l’intérieur de nous : POURQUOI ? Pourquoi suis-je autant en souffrance ? Est-ce normal de souffrir ? Pourquoi personne ne voit ou ne comprend que je suis en souffrance ?


Souvent, la seule réponse qui s’impose à nous, c'est : parce que je ne suis pas/plus adapté.e. Parce que je suis cassé.e, abîmé.e, détraqué.e, hors d’usage. Pire, peut-être n’ai-je jamais été adapté.e et ne le serai-je jamais ?


Ce jugement, c'est avant tout le nôtre, car nous sommes nos premiers juges et nous ne sommes pas cléments. Cela génère beaucoup de culpabilité, de honte, de sentiment d’échec, de perte de confiance et d’estime de soi.


En réalité, nous ne sommes pas inadaptés, nous sommes arrivés au terme d’une logique de sur-adaptation que nous avions mise en place souvent depuis des années.


Des années pendant lesquelles nous nous sommes efforcés de « faire comme les autres » parce que nous avions l’impression que c’était la seule chose à faire, la seule voie possible pour exister dans ce monde. Même si, au plus profond de nous, une petite voix nous susurrait parfois : « Mais quand même, c’est bizarre tout ça. Ca ne fonctionne pas très bien. Tu es sûr.e de vouloir continuer ainsi ? ».


Cette petite voix, nous l’avons à chaque fois ignorée. Nous avons continué, vaillamment, avec abnégation, avec l’espoir - à jamais insatisfait - que tout cela finirait par faire du sens et que nous trouverions, nous aussi, notre place. Comme les autres.


Cela nous a demandé tellement d’énergie (mentale, physique, émotionnelle) qu’arrive ce moment où nos ressources sont épuisées. C’est là que se manifeste le burn out. C’est de cela dont il est le symptôme, non la cause : nous avons littéralement brûlé toute notre énergie vitale à lutter pour avancer en vent contraire toute notre vie !


Le chemin que j’ai pu expérimenter pour dépasser le burn out, c’est celui de la reconnaissance et de l’accueil de ma singularité.


Celui de la reconnexion avec cette petite voix intérieure qui, avec bienveillance, amour et constance, avait cherché à m’alerter, tout au long de ma vie, et que j’avais consciencieusement ignorée.


Et vous, avez-vous le sentiment d’être inadapté.e ?

Ignorez-vous votre petite voix intérieure ?

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